Rentrée scolaire le 15 septembre : une décision qui ne fait pas l’unanimité auprès des parents d'élèves
En Guinée, la rentrée scolaire fixée au 15 septembre suscite débats : entre coûts élevés, jours fériés et espoirs de stabilité du calendrier
En Guinée, l'accès à l'acte de naissance reste un défi, surtout en zones rurales comme Kankan. Une réalité alarmante aux conséquences graves sur l'éducation, l'identité et les droits civiques.
En Guinée, de façon générale, obtenir un acte de naissance relève souvent du parcours du combattant. De nombreux citoyens ne disposent d’aucun document d’identité, compromettant sérieusement leur avenir civique. Dans les zones rurales, comme dans la préfecture de Kankan, la situation est encore plus préoccupante. Malgré la présence de relais communautaires, de postes et de centres de santé, la pratique courante des accouchements à domicile contribue largement à la faible accessibilité de ces documents essentiels.
Cartes d’identité, extraits de naissance… Les documents administratifs restent difficiles à obtenir pour nombre de Guinéens. Chez les plus jeunes, le phénomène est particulièrement inquiétant : loin d’être marginal, il est devenu banal, révélant une crise identitaire latente et un déficit de documentation étatique.
Dans la commune rurale de Balandou, l’officier d’état civil ne dispose pas de statistiques précises, mais les causes sont bien connues. « Si beaucoup d’enfants n’ont pas accès aux actes de naissance, c’est la faute des parents. Nous passons régulièrement des messages et organisons des campagnes pour inciter les familles à venir déclarer les enfants de 0 à 6 mois, mais souvent sans succès. Les relais communautaires se déplacent eux-mêmes vers les familles, mais cela reste difficile. L’acte de naissance est le premier papier d’un être humain. Ne pas l’avoir peut être à l’origine de nombreux problèmes : blocage à l’école, difficultés dans le monde professionnel, ou perte d’autres avantages… », rappelle Mohamed Konaté.
Bangaly Sylla est directeur exécutif de l’ONG Giving Way, qui œuvre depuis plusieurs années à Kankan dans la promotion des droits des populations et en particulier des enfants. Il tire la sonnette d’alarme : « Il y a des enfants qui naissent, grandissent et parfois meurent sans jamais obtenir un extrait de naissance. Cela devrait être le cheval de bataille de nous, acteurs sociaux. Il faut plaider auprès du gouvernement et sensibiliser les parents sur l’importance de ces documents. Nous devons surtout encourager les femmes enceintes à accoucher dans les structures sanitaires. Car cela peut largement contribuer à résoudre le problème ».
Dans le quartier Gare, le nouveau chef, Fama Kourouma, reconnaît qu’aucune stratégie formelle n’existe pour assurer l’obtention des actes de naissance aux nouveau-nés. Toutefois, il mise sur la sensibilisation directe. « Nous encourageons nos femmes, mères et épouses à suivre rigoureusement les consultations prénatales (CPN). Ainsi, chacune dispose d’un carnet qui servira, au moment de l’accouchement, à la déclaration en mairie pour obtenir l’extrait de naissance de l’enfant », explique le responsable local.
Michel Yaradouno