A Kankan, les chenilles ravageuses menacent les cultures et forcent les agriculteurs à se réorienter

A Kankan, les chenilles ravageuses menacent les cultures et forcent les agriculteurs à se réorienter

En Guinée, les chenilles ravageuses menacent cultures et biodiversité, poussant les agriculteurs de Kankan à se tourner vers le maraîchage.

Les chenilles ravageuses constituent aujourd’hui l’un des plus grands défis pour l’agriculture et la biodiversité. Stades larvaires de papillons ou de mites, elles dévorent sans relâche feuilles, tiges, fruits et racines, provoquant d’énormes pertes dans les cultures et fragilisant les écosystèmes naturels. Certaines espèces, comme la chenille légionnaire d’automne (Spodoptera frugiperda) ou la pyrale du buis (Cydalima perspectalis), sont particulièrement redoutées en raison de leur vitesse de propagation et de leur résistance aux pesticides.

Bangaly Kaba 

Dans la savane guinéenne, notamment dans la préfecture de Kankan, ce phénomène n’est pas nouveau. Depuis plusieurs années, des localités comme Djalafarani, Koré, Soumakoï et d’autres villages relevant de la sous-préfecture de Karfamoriah subissent les assauts répétés de ces envahisseurs. Les cultures de karité et d’autres vivriers sont chaque année largement décimées, plongeant les producteurs dans une inquiétude grandissante. Cette situation a même contraint certains d’entre eux à se tourner vers d’autres spéculations, notamment le maraîchage.

Interrogé sur le sujet, l’agriculteur Bangaly Kaba témoigne : « Depuis plusieurs années, j’ai arrêté la production du beurre de karité ici à Karfamoriah. Les chenilles nous envahissent à tout moment, j’ai donc été obligé de changer d’activité. J’ai commencé par le maïs, puis le gombo, avant de me lancer dans le maraîchage. Aujourd’hui, je m’en sors bien dans cette nouvelle aventure agricole ».

Daouda Sidibé

De son côté, Daouda Sidibé a opté pour la production du gombo, en attendant une amélioration de la situation. « Actuellement, je produis du gombo en attendant que ce problème de chenilles soit définitivement résolu dans notre localité. Mais même dans cette spéculation, il y a d’autres insectes qui nous fatiguent et compliquent la production. Malgré tout, nous arrivons à obtenir un résultat satisfaisant », se félicite-t-il.

Face à cette menace persistante, Bangaly Kaba lance un appel pressant aux autorités. « Je demande au ministère de l’Agriculture de nous venir en aide pour lutter contre ces chenilles. Cela fait plusieurs années que la situation perdure sans changement. Ce qui nous a poussés à cultiver d’autres spéculations. Aujourd’hui, la situation est très alarmante. Si une solution est trouvée, nous retournerons à la production du beurre de karité », assure ce citoyen.

Facély Sanoh