Cancer de l’ovaire : une menace discrète mais redoutable pour les femmes, surtout celles de plus de 50 ans

Cancer de l’ovaire : une menace discrète mais redoutable pour les femmes, surtout celles de plus de 50 ans

Le cancer de l’ovaire, souvent silencieux et diagnostiqué tardivement, représente une menace majeure pour les femmes, surtout après 50 ans. Découvrez ses signes discrets, ses facteurs de risque, les modes de détection et de traitement, avec les éclairages de la Dre Aïssata Tounkara.

Le cancer de l’ovaire reste une maladie encore peu connue du grand public féminin, bien qu’il soit relativement fréquent. Comment reconnaître les signes de cette pathologie ? Comment se propage-t-elle et comment se soigne-t-elle ? Pour en savoir plus, nous avons interrogé Dre Aïssata Tounkara, médecin en santé publique, certifiée en gestion des services de santé sexuelle et reproductive.

« Le cancer de l'ovaire, à l'image des autres cancers féminins, c’est un développement anarchique, donc des tissus anormaux qui affectent notamment l'ovaire. L'ovaire fait partie des organes génitaux de la femme. Dans l'appareil génital de la femme, vous avez l'ovaire qui est une partie très importante », explique Dre Aïssata Tounkara.

Selon elle, les causes précises de ce cancer demeurent difficiles à déterminer. « Pour ce qui concerne le cancer de l'ovaire, on ne peut pas vous donner des facteurs de risque spécifiques comme les autres cancers. Mais il faut retenir qu'à partir de 50 ans, déjà il y a la ménopause qui est là, donc il faut y penser. Également, vous avez les facteurs génétiques, une prédisposition. Ce qu'il faut rajouter, c'est le fait d'avoir jamais eu d'enfant ou de ne pas en avoir eu beaucoup. C'est la nulliparité. Donc, ce sont des facteurs de risque parmi tant d'autres », précise-t-elle.

Des signes souvent discrets

Ce qui rend cette maladie encore plus redoutable, c’est son caractère silencieux. « C'est un cancer qui est peu connu dans l'opinion. Donc, il faut impérativement en parler. Il n'y a pas de symptômes spécifiques qui sont rattachés au cancer de l'ovaire. Mais il y a des signes qui peuvent orienter : déjà il y a l'âge à partir de 50 ans… emballement abdominal qui peut être là. De l'autre côté, vous avez une douleur au niveau du bas-ventre où il y a une pesanteur qui s'accumule. Une miction fréquente. Vous avez tout le temps envie d'aller uriner. Ajouter un certain nombre de facteurs peut orienter le clinicien à faire un dépistage », indique la spécialiste.

Détection et traitement : l’importance du diagnostic précoce… 

Dre Tounkara rappelle que tout repose sur la détection précoce. « Détecter très tôt donne une chance de prise en charge très efficace. Ce qu'il faut savoir, c'est qu'il n'y a pas d'examen spécifique comme le cancer du sein ou du col de l'utérus. Pour le cancer de l'ovaire, il y a des examens qui peuvent quand même vous orienter. En termes de prise en charge et de stade, détecter très tôt, au stade 1, permet d'effectuer une très bonne prise en charge et de permettre à la patiente de passer outre cette maladie », insiste-elle.

Le cancer de l’ovaire touche un organe clé de la fertilité féminine. « L'ovaire est un organe très important pour la femme, surtout en termes de fertilité. Déjà, le cancer survient à partir de 50 ans. Mais s’il survient bien avant, ça peut affecter la fertilité de la femme. Ce qui est important à comprendre, c'est qu'il y a de ces prédispositions au cancer de l'ovaire. Il faut toujours y penser très tôt. Vu que c'est une prise en charge qui implique à la fois la chimio et la chirurgie, tout ce qui est méthode de prise en charge peut entraîner une atteinte de la fertilité chez la femme », explique Dre Aissata Tounkara.

La spécialiste rappelle que certaines habitudes peuvent contribuer à réduire les risques. « Tout part du mode de vie : la consommation de certaines substances ou le manque d’activité physique peuvent favoriser la maladie. À l’inverse, l’allaitement, les grossesses, notamment le fait d’avoir plusieurs enfants, ainsi que l’utilisation de contraceptifs sont des facteurs qui peuvent offrir une certaine protection », explique-t-elle.

Djenaba Diakité