Saison pluvieuse à Conakry : quand les flaques deviennent un danger pour les enfants

Saison pluvieuse à Conakry : quand les flaques deviennent un danger pour les enfants

À Conakry, les pluies transforment les rues en flaques d’eau insalubres où des enfants s’amusent, au péril de leur santé et de leur sécurité. Un danger invisible que beaucoup de parents sous-estiment.

À chaque pluie, pratiquement, des enfants s’amusent dans les flaques d’eau sale qui envahissent les rues de Conakry. Si le jeu peut paraître innocent, il cache pourtant de réels risques pour leur santé et leur sécurité. Mais malgré cela, de nombreux parents ferment les yeux.

La saison des pluies transforme certains quartiers de la capitale guinéenne en véritables marécages urbains. Dans des zones comme Yattaya, Kobayah ou Foulamadina, les rues défoncées se remplissent d’eaux stagnantes. Ces flaques, qui peuvent s’étendre sur plusieurs mètres, deviennent rapidement des terrains de jeu pour les enfants. 

Pieds nus, parfois torse nu, ils s’éclaboussent, rient, courent sous la pluie, insouciants du danger. « Quand il pleut, on sort pour jouer dans l’eau. C’est plus amusant que rester à la maison », confie Moussa, 9 ans, short mouillé et pieds trempés dans une flaque boueuse. Autour de lui, aucun adulte ne le surveille.

Cette scène, bien que courante, illustre une forme de négligence parentale. Dans de nombreuses familles, les enfants sont laissés sans surveillance pendant les averses, parfois parce que les parents sont occupés, parfois par manque de conscience des dangers qui les guettent. Or, ces flaques sont loin d’être inoffensives : elles contiennent souvent des microbes, des larves de moustiques, des déchets en décomposition, et parfois des substances chimiques issues des égouts ou de carburants.

Les risques sanitaires sont multiples : fièvre typhoïde, infections intestinales, infections cutanées, diarrhées aiguës, et même le paludisme, favorisé par la prolifération des moustiques dans les eaux stagnantes. À cela s’ajoutent les risques de blessures, car il est fréquent que les enfants se coupent avec des objets tranchants ou tombent dans des caniveaux ouverts.

flaques d’eau à Conakry

Mariama, mère de trois enfants à Yattaya, confie son expérience. « Mon fils a attrapé une infection de la peau après avoir joué dans une eau sale. Depuis, je lui interdis de sortir quand il pleut. Mais ce n’est pas facile de les retenir à la maison quand on n’a pas de cour ou d’espace pour les occuper », explique-t-elle.

Le problème est également structurel. À Conakry, le système de drainage est insuffisant. Les caniveaux, souvent bouchés par les ordures, empêchent l’évacuation de l’eau. Les déchets ménagers jetés dans les rues aggravent la situation. Résultat : la moindre pluie transforme certains quartiers en un enchevêtrement de flaques et de mares.

Face à cette réalité, les parents doivent jouer pleinement leur rôle. Laisser les enfants jouer dans ces flaques, c’est prendre le risque de compromettre leur santé, voire leur vie. Les autorités ont certes leur part de responsabilité dans la gestion urbaine, mais la vigilance parentale reste primordiale.

Protéger les enfants ne devrait pas être une option, mais une nécessité !

Mayamba Traoré