Rentrée scolaire 2025 en Guinée : entre préparatifs, manque d’infrastructures et mobilisation des enseignants, les écoles publiques se préparent.
À quelques jours de la réouverture officielle des classes en Guinée, prévue le 06 octobre 2025, les établissements publics de Conakry s’activent pour accueillir élèves et enseignants dans les meilleures conditions possibles. Entre préparatifs avancés, infrastructures encore fragiles et appels pressants aux parents, le constat reste contrasté. C’est ce qui ressort d’une immersion faite par un contributeur d’IdimiJam.com.

Au collège Yaguine et Fodé, le principal Kabassan Condé assure que « 95 % des préparatifs sont bouclés ». Les salles de classe sont disponibles, la majorité des tables-bancs installées, et la cour de l’établissement refaite pour recevoir les élèves. Les toilettes, bien que non totalement achevées, sont fonctionnelles. « Le jour J, nous commencerons par la montée des couleurs suivie d’une sensibilisation des élèves, avec la participation de notre club du civisme », annonce M. Kabassan. L’école dispose de 23 salles de classe, 36 latrines et d’un stock de manuels scolaires jugé « important », même si certaines disciplines restent partiellement couvertes, selon ses dires. Et l’ensemble du corps enseignant est déjà mobilisé.
« Nous demandons aux parents de laisser leurs enfants venir à l’école. Tant vaut la nation, tant vaut son éducation », lance le principal du collège Yaguine et Fodé, situé dans la banlieue de Conakry.
Une organisation « millimétrée » au lycée Léopold Sédar Senghor de Yimbaya
Le proviseur Sékouba Oularé de cet établissement se veut confiant : « la date du 6 octobre est parfaitement tenable ». Emploi du temps finalisé, groupes pédagogiques constitués, assainissement effectué… tout semble prêt, nous a-t-on confié sur place.

Mercredi 1er octobre, une réunion avec les enseignants a permis à chacun de disposer de son programme pour démarrer immédiatement les cours à partir du lundi 06 octobre. « Les parents doivent savoir qu’un élève qui manque la première semaine compromet déjà ses chances de réussite », alerte M. Oularé, invitant à une rentrée massive et disciplinée.
Des réalités plus difficiles au collège Banque Mondiale de Lambanyi
Ici, le discours est moins optimiste. Le principal Moussa Kaba reconnaît des défis majeurs. « Nous avons des tables-bancs, mais en quantité insuffisante. Les toilettes sont très dégradées », confie-t-il. Mais grâce à une subvention de l’État jugée « modeste », des travaux de réhabilitation sont en cours, notamment sur le mobilier et certaines latrines.

L’établissement souffre aussi d’un déficit d’enseignants : trois professeurs manquent encore (Mathématiques, Français et Géographie). « Nous espérons combler ce vide avec l’appui de la direction communale de l’Education », explique M. Kaba, qui admet une baisse progressive de l’effectif scolaire due au mauvais état des infrastructures.

Il lance, toutefois, un appel aux parents afin « d’envoyer leurs enfants à l’école dès le premier jour, même sans tenue scolaire », insistant sur le fait que l’année scolaire « commence dès l’ouverture des classes, surtout pour les candidats aux examens nationaux ».
Donc, si certains établissements se disent prêts à accueillir les élèves dès le 06 octobre, c’est-à-dire lundi prochain, d’autres luttent encore contre le manque de mobilier, la vétusté des infrastructures et l’insuffisance d’enseignants. Partout où notre équipe est passée, les responsables insistent sur l’importance d’une rentrée massive et ponctuelle, condition essentielle à une année scolaire réussie.
Ousmane Camara