Yattaya : une reprise timide dans certaines écoles privées

 Yattaya : une reprise timide dans certaines écoles privées

À Yattaya, la reprise scolaire 2025-2026 reste timide dans certaines écoles privées, marquée par l’absence d’élèves et les difficultés économiques des parents.

Deux jours après l’ouverture officielle des classes en Guinée, la reprise reste encore timide dans certains établissements scolaires. Dans ces écoles, les salles ne sont pas encore pleines, signe que les élèves rejoignent progressivement leurs classes.

Les portes s’ouvrent dès 7 heures du matin depuis lundi dernier, jour de la rentrée scolaire 2025-2026. Pourtant, seuls quelques élèves franchissent le portail de cet établissement privé situé à Yattaya dans la banlieue de Conakry, souvent accompagnés de leurs parents. La cour reste calme, animée par de petits groupes d’enfants qui discutent en attendant le début des cours. Les enseignants, déjà présents, patientent que les élèves s’installent.

Entre lente reprise et difficultés économiques

« Tous les élèves ne sont pas encore venus, mais nous gardons espoir », confie Namory, enseignant de 6e année. Selon lui, les premiers jours servent surtout à la prise de contact avec les nouveaux élèves et à quelques réactualisations des connaissances. « Ce rythme lent est habituel au début de l’année académique. Certains parents attendent encore avant d’envoyer leurs enfants », ajoute-t-il.

Pour les élèves déjà présents, la joie de retrouver l’école et les camarades est palpable. « Je suis contente de revenir à l’école », lance Mariam, élève de 6e année, le sourire aux lèvres, avant d’ajouter : « J’ai hâte de recommencer les cours et de bien travailler cette année ». Ousmane, élève de 10e année, partage le même enthousiasme. « C’est une classe importante. Je veux travailler pour réussir mon brevet. C’est pour ça que je suis venu dès la reprise », confie-t-il.

Mais pour plusieurs parents, la rentrée demeure un véritable défi. Entre les frais de scolarité, le prix des fournitures et des uniformes, envoyer les enfants à l’école n’a rien de facile. « Ce n’est pas facile, la vie est devenue chère », explique un père rencontré à la sortie de l’école. Une mère de famille précise : « Certains enfants viendront seulement la semaine prochaine, sûrement par manque de moyens. Moi-même, je n’ai pas pu inscrire tous mes enfants à la fois ».

Inquiétude des enseignants

Les enseignants redoutent que cette faible affluence en ce début d’année scolaire ne retarde le programme. « Nous sommes prêts à commencer, mais chaque jour compte. Il est important que les parents envoient leurs enfants dès maintenant », insiste un professeur de 10e année.

Dans la cour, les rires et les discussions des premiers élèves apportent un peu de vie. Les enseignants en profitent pour échanger entre eux. Malgré l’attente et les absences, l’ambiance reste studieuse et encourageante.

Sur place, la rentrée scolaire se déroule ainsi entre prudence et patience. Les enseignants reprennent leurs activités avec détermination, les élèves présents affichent leur motivation, et les parents s’efforcent de faire face aux contraintes économiques.

Mayamba Traoré