N’Zérékoré : l’abattoir préfectoral en ruine, les riverains suffoquent…
L’abattoir préfectoral de N’Zérékoré, en ruine, empoisonne le quotidien des riverains entre odeurs pestilentielles et risques sanitaires majeurs.
À Kankan, l’antenne régionale de l’AGBEF fait face à une pénurie de préservatifs depuis plus de six mois. Une situation inquiétante qui freine les activités de sensibilisation et accroît les risques de grossesses non-désirées et d’IST parmi les jeunes.
Située au quartier Energie, dans la commune urbaine de Kankan, l’antenne régionale de l’Association Guinéenne pour le Bien-Être Familial (AGBEF) est une structure sanitaire non étatique qui offre plusieurs services sanitaires, notamment les moyens de contraception. Elle est convoitée par différentes couches de la société, comme les jeunes filles, les couples et autres citoyens anonymes, pour bénéficier des services de contraception.
Reconnue comme entité de référence en matière de prestations et de promotion de la santé sexuelle et reproductive dans la région, cette structure distribue gratuitement des préservatifs pendant les campagnes de sensibilisation à plusieurs jeunes dans le cadre de la prévention contre les IST/MST, y compris le VIH, et des grossesses non-désirées.
Mais depuis plusieurs mois, l’AGBEF de Kankan fait face à une pénurie de préservatifs. Une situation qui expose son public cible et impacte négativement les activités de l’organisation. Le directeur régional des programmes de l’AGBEF Kankan décide de dévoiler cette pénurie à la place publique, en espérant une solution adéquate à ce problème.
Après le CECOJE de Labé qui avait récemment évoqué la rupture de condoms masculins à son niveau, c’est l’antenne locale de l’AGBEF qui brise le silence et annonce une rupture en préservatifs depuis plus de six mois. C’est le premier responsable de l’organisation au niveau régional Gnouma Iffono qui l’a dit cette semaine lors d’un entretien avec un contributeur de notre rédaction. « Nous sommes en rupture depuis six mois. Mais, je ne peux vous dire exactement la cause de cette rupture. C’est au niveau national qu’on s’approvisionne en préservatifs. Mais ces derniers mois, nous n’avons rien reçu. Je ne connais pas les causes réelles. Mais s’il y a rupture au niveau national, il faut forcément s’attendre à des ruptures au niveau opérationnel dans les régions. L’information que nous recevons lors des réunions est que ce sont les partenaires comme l’IPPF et le Fonds mondial qui ne financent plus », a-t-il indiqué d’entrée de jeu.
De nombreuses jeunes femmes et des filles de Kankan visitent la clinique de l’AGBEF afin d’utiliser un des moyens de contraception auprès de ses agents de santé. Selon nos informations, le tarif des services offerts est plus accessible que ceux dans les autres structures sanitaires.
Selon le directeur régional des programmes de l’AGBEF Kankan, cette rupture ouvre la porte à d’éventuels cas de grossesses non-désirées dans la ville. Car cette pénurie de préservatifs prive les jeunes d'un moyen contraceptif particulièrement prisé.
En outre, les activités de l’AGBEF sont fortement au ralenti dans la région. « Nous avons une structure de jeunes appelée MAJ (Mouvement d’action des jeunes), qui sensibilise régulièrement les citoyens autour de la santé sexuelle et reproductive. A ces occasions, une bonne partie de nos préservatifs sont gratuitement distribués aux désireux. Mais depuis assez longtemps, des séances de sensibilisation n’ont pas été faites. Car nous n’avons pas de préservatifs. Quand il y a rupture prolongée de préservatifs, cela augmente fortement les grossesses non-désirées au niveau des jeunes et des cas d’IST. Cette rupture peut aussi occasionner une perte de confiance entre les utilisateurs et le produit. Car, s’il y a rupture prolongée, les clients peuvent douter de la qualité des services », alerte Gnouma Iffono.
Face à cette situation qui devient de plus en plus préoccupante pour l’AGBEF et ses partenaires locaux, Gnouma Iffono invite l’Etat et les partenaires technico-financiers à résoudre ce problème. « On veut d’abord savoir ce qui se passe pour mettre un terme à ce problème. Je lance un appel pressant à tous les acteurs pour la résolution de cette pénurie. Car nous en avons vraiment besoin », interpellé-t-il.
En attendant un nouveau réapprovisionnement de l’AGBEF, les préservatifs restent disponibles dans les centres de santé et pharmacies agréées de la ville. Cependant, les prix pourraient être un peu plus élevés.
Michel Yaradouno