Dans la commune urbaine de Kindia, la dégradation avancée de la voirie ne laisse personne indifférent. Entre nids-de-poule béants et chaussées inondées, le quotidien des habitants vire au parcours du combattant
Dans la commune urbaine de Kindia, les routes se détériorent, plongeant les usagers dans une situation de plus en plus difficile. Chaussées abîmées, ornières et flaques d’eau rythment désormais le quotidien des habitants de la ville. Ce décor de désolation suscite colère et inquiétude au sein de la population, qui réclame des mesures urgentes.
Les citoyens dénoncent le manque d’entretien et interpellent les autorités locales. Mamadou Barry, chauffeur de taxi-moto depuis plus de dix ans, ne cache pas son exaspération. « Nos routes sont pleines de trous, certaines portions sont presque impraticables. En saison des pluies, c’est encore pire : on glisse, on tombe, et les motos se cassent. Moi, je dépense chaque semaine pour réparer les amortisseurs ou changer les pneus. Pourtant, on paie des taxes à la mairie. Où va cet argent ? », s’interroge-t-il.
Pour Aïssatou Diallo, commerçante au grand marché de Kindia, les conséquences économiques sont tout aussi lourdes : « Les clients ne viennent plus comme avant, surtout quand il pleut. Les routes sont tellement mauvaises que les véhicules refusent d’accéder à certaines zones du marché. Même pour transporter mes marchandises depuis la gare, c’est un casse-tête. Parfois, les produits se gâtent en route. Si les routes étaient en bon état, le commerce tournerait mieux ».
Ibrahima Bah, enseignant dans un lycée de la commune, regrette pour sa part la lenteur de l’administration. « Chaque année, on nous promet des travaux d’entretien, mais rien n’est fait. Pourtant, Kindia est une ville stratégique, un centre de passage important vers Conakry, Mamou et Labé. Comment parler de développement local sans infrastructures de base ? Les routes, c’est le poumon de l’économie et de l’éducation. Nos élèves arrivent souvent en retard à cause de l’état des voies », confie-t-il.

Face à la montée du mécontentement, le président de la délégation spéciale de Kindia, Elhadj Dianko Cissé, confirme la situation : « Les voies sont abîmées, la circulation est devenue difficile et cela nuit non seulement à la mobilité des citoyens, mais aussi à l’image de notre belle commune ».
Disant être conscient de l’urgence, il affirme avoir engagé des travaux de réhabilitation provisoires. « Avec les moyens limités dont dispose la commune urbaine, nous avons entrepris des travaux d’urgence afin de colmater les points les plus critiques et de rendre certaines zones à nouveau praticables. Certes, l’entretien des routes relève avant tout de la responsabilité de l’État, mais en tant que président de la délégation spéciale, je me sens personnellement investi de la mission d’améliorer les conditions de vie de nos concitoyens », a-t-il indiqué.
Elhadj Dianko Cissé lance un appel à la solidarité et à la mobilisation : « Mon ambition est claire : faire de Kindia une ville propre, moderne et agréable à vivre. C’est pourquoi j’en appelle aujourd’hui à toutes les personnes de bonne volonté (ressortissants, opérateurs économiques, partenaires techniques et financiers, ainsi que les fils et filles de Kindia, ici comme à l’étranger) à se joindre à nous. Ensemble, unissons nos efforts pour redonner à notre commune son éclat d’antan. Kindia mérite mieux, et avec l’engagement de tous, nous pouvons relever ce défi ».
Entre les promesses des autorités et les attentes pressantes des citoyens, Kindia joue une partie décisive pour son développement local. Si les engagements annoncés se traduisent en actions concrètes, la Cité des Agrumes pourrait bientôt retrouver sa vitalité d’antan et redevenir un carrefour attractif pour toute la région.
Dobo guilavogui