La Guinée, berceau de talents musicaux, abrite parmi ses plus grands joyaux, Sékou Bembeya Diabaté, aussi connu sous le surnom évocateur de "Diamond Fingers". Ce virtuose de la guitare, dont les mélodies transcendent le temps et les frontières, est une figure emblématique du mythique Bembeya Jazz National.
La Guinée, berceau de talents musicaux, abrite parmi ses plus grands joyaux, Sékou Bembeya Diabaté, aussi connu sous le surnom évocateur de "Diamond Fingers". Ce virtuose de la guitare, dont les mélodies transcendent le temps et les frontières, est une figure emblématique du mythique Bembeya Jazz National. Aujourd'hui, il nous partage, avec générosité et profondeur, les moments marquants de sa carrière, ses défis et sa vision pour l'avenir de la musique guinéenne.
Dans une atmosphère empreinte d’histoire et de passion, nous avons échangé avec cet artiste d'exception qui, malgré sa renommée internationale, reste humble et profondément attaché à ses racines. Nous vous proposons le contenu de cette interview…
IDIMIJAM.COM : Sékou, pourriez-vous nous parler du moment ou de la rencontre qui a déclenché votre passion pour la musique ?
Sékou Bembeya Diabaté : Je suis issu d’une famille Djely, donc j’ai grandi dans un environnement musical. Mais mon histoire avec la guitare moderne a commencé en 1959, un peu par hasard. À l’époque, le fils d’un ami de mon père m’a invité à Conakry. Avant mon départ, mon père m’a conseillé de rencontrer un homme très connu : Sidikiba Diabaté.
J’ai passé deux semaines avec lui. C’est là que j’ai découvert Papa Diabaté, son fils, qui jouait dans le Syli Orchestre. Quand il a pris la guitare devant moi, j’ai cru assister à de la magie. Tellement émerveillé, je lui ai dit : « Frère, ça, c’est de la magie ! ». Cela l’a amusé, et il m’a proposé de m’apprendre les bases. Tout a commencé là.
Et comment êtes-vous devenu le premier guitariste de l’orchestre de Kissidougou ?
C’est une aventure particulière. En 1961, Kissidougou m’a proposé d’être leur premier guitariste. Mais en plus de jouer de la musique, on m’avait confié la gestion d’une boutique d’alcool. Ce qui ne correspondait pas à mes valeurs. J’ai trouvé un moyen d’y échapper en créant une situation, disons inhabituelle. J’ai prétendu que des bandits avaient cassé des bouteilles, mais mon directeur a compris mon stratagème.
Peu après, Papa Diaré, un grand percussionniste en vacances à Kissidougou, m’a invité à le rejoindre à Kankan. Là-bas, ma première prestation a marqué les esprits et fait connaître mon nom dans toute la région.
Votre rencontre avec Émile Condé, fondateur du Bembeya Jazz National, semble avoir été décisive. Comment cela s’est-il passé ?
C’était à Kankan, alors qu’Émile était en route vers Beyla. Ayant entendu parler de moi, il m’a invité à le rejoindre. Honnêtement, je me sentais bien à Kankan et j’ai d’abord refusé. Mais un membre de ma famille, Sarakata Diabaté, a insisté. Quelques mois plus tard, j’ai finalement rejoint Beyla, qui manquait cruellement de guitaristes.
C’est ainsi que j’ai intégré le Bembeya Jazz National, un orchestre qui allait marquer l’histoire de la musique africaine.
Le surnom "Diamond Fingers" est aujourd’hui légendaire. Comment l’avez-vous obtenu ?
C’était au festival panafricain de Lagos en 1977. J’avais préparé un morceau spécial pour l’occasion. Quand j’ai joué, le public était si ému qu’il m’a littéralement porté en triomphe.
Les journalistes anglophones présents ont décrit mon jeu comme étant le fruit de doigts de diamant, des "diamond fingers". Ce moment reste gravé dans ma mémoire.
Quels défis avez-vous dû surmonter au cours de votre carrière ?
L’un des plus grands défis a été de composer "M’bemba Samory", un morceau en hommage à Samory Touré. Mes collègues doutaient que je sois capable de composer une telle œuvre, mais en tant que Djely, j’avais grandi avec ces histoires et ces mélodies.
Ce morceau, qui est devenu un pilier du répertoire guinéen, a été l’une des clés de notre reconnaissance nationale et internationale.
Comment percevez-vous la scène musicale guinéenne aujourd’hui ?
Elle existe, mais elle manque d’identité. Beaucoup de jeunes artistes guinéens chantent, mais le fond musical s’éloigne de nos racines. Pourtant, notre musique traditionnelle est une référence, connue et appréciée à travers le monde.
Avec les ressources disponibles, comme YouTube, les jeunes peuvent redécouvrir et s’inspirer de notre riche héritage musical.
Quels conseils donneriez-vous à ces jeunes musiciens ?
Je leur dirais de rester fidèles à notre musique. Nous avons une identité musicale forte, il suffit de s’y plonger pour en tirer des merveilles. Le succès vient avec le travail et la passion, mais aussi avec la chance.
Avez-vous des projets pour transmettre votre savoir aux jeunes générations ?
Oui, si j’en ai l’opportunité, j’aimerais créer une école pour former les jeunes musiciens. La musique est une nourriture spirituelle, et transmettre cet art est une mission qui me tient à cœur.
Un dernier mot pour conclure cette interview…
J’espère que cette interview inspirera ceux qui la liront. Elle touche des sujets essentiels pour notre culture et notre histoire musicale. Merci de m’avoir donné l’occasion de partager mon parcours.
Des incidents ont éclaté lors du concert de l’artiste ivoirien HIMRA, tenu samedi dernier, 05 avril 2025, au stade Général Lansana Conté de Nongo. À la suite de ces échauffourées, l’Agence Guinéenne de Spectacles (AGS) a annoncé la suspension de la structure organisatrice, SUMMUM Prod.
La Guinée, berceau de talents musicaux, abrite parmi ses plus grands joyaux, Sékou Bembeya Diabaté, aussi connu sous le surnom évocateur de "Diamond Fingers". Ce virtuose de la guitare, dont les mélodies transcendent le temps et les frontières, est une figure emblématique du mythique Bembeya Jazz National.
La Guinée, berceau de talents musicaux, abrite parmi ses plus grands joyaux, Sékou Bembeya Diabaté, aussi connu sous le surnom évocateur de "Diamond Fingers". Ce virtuose de la guitare, dont les mélodies transcendent le temps et les frontières, est une figure emblématique du mythique Bembeya Jazz National.