À l’approche de la Mamaya à Kankan, vivez l’effervescence culturelle de la Tabaski et découvrez les sites historiques incontournables recommandés par IdimiJam.com.
Nous sommes à quelques semaines du grand rendez-vous culturel de la Mamaya qui se tient chaque année dans la ville de Kankan à l’occasion de la fête de la Tabaski. Déjà, la Cité s’apprête à accueillir des milliers de visiteurs venus de partout en Guinée et de la diaspora. Au-delà de la danse traditionnelle, ce rendez-vous annuel est aussi une occasion de (re)découvrir les trésors historiques et culturels de la région. Tour d’horizon des endroits incontournables que la rédaction d’IdimiJam.com vous recommande de visiter…
• Les cases de Djinkono, cœur historique de Kankan
Situées dans le quartier Timbo, en plein centre-ville, les cases de Djinkono sont des constructions emblématiques datant de l’époque coloniale. L’une d’entre elles, particulièrement prisée, continue de fasciner par son architecture et son histoire. Selon la spécialiste du patrimoine culturel Fatoumata Bamba, ce site servait autrefois de lieu de réunion entre les chefs de canton et les notables de Kankan. C’est aussi devant cette cour royale que s’est tenue la toute première Mamaya il y a 85 ans.
• Les premiers sites de la Mamaya : vestiges d’une époque
Avant de s’ancrer au stade M’ballou Mady Diakité, la danse de la Mamaya a sillonné plusieurs quartiers de la ville. Les sites comme Soubouritourou (actuel Abattoir), Dounifogbè dans Morioulén, et Chéri Foula à Banakoroda ont autrefois accueilli les festivités. Aujourd’hui, ces lieux tombés dans l’oubli conservent néanmoins une forte valeur symbolique. À Chéri Foula, une statuette de la Mamaya trône toujours, attirant des visiteurs curieux de renouer avec l’histoire.
• Les familles griotiques de Balakaladou et Sididou
Incontournables dans la tradition musicale de la Mamaya, les familles griotiques de Balakaladou et Sididou sont à l’origine des chants interprétés lors des festivités. Plusieurs figures majeures de la musique guinéenne, comme Oumou Diabaté, Missia Saran ou encore Azaya, sont issues de ces lignées. Installées à Timbo et Farako 1, ces familles perpétuent l’art musical ancestral qui fait vibrer les spectateurs chaque année au rythme de la Mamaya.
• Le musée du camp Soundiata Keïta
Aménagé au sein de la troisième région militaire du pays, ce musée militaire et culturel rassemble plus de mille objets d’art soigneusement conservés. Des portraits d’illustres figures de la résistance coloniale comme Almamy Samory Touré, Zébéla Togba Pivi ou encore Dinah Salifou Camara y sont exposés, aux côtés de ceux des colons et notables locaux.

Très visité, notamment par des étudiants et chercheurs, ce musée offre un regard rare sur l’histoire de la Guinée.
• L’ancienne briqueterie de Kankan, symbole industriel
Autrefois fleuron industriel de la région, l’usine de fabrication de briques qui a donné son nom au quartier “Briqueterie” a contribué à la construction de nombreux bâtiments publics et privés de la ville. Aujourd’hui abandonnée, envahie par les herbes, elle reste un témoin silencieux de l’ère industrielle de la ville. À proximité, une unité privée tente de faire renaître l’activité.

• L’université Julius Nyerere de Kankan
Fondée en 1964 puis érigée en université en 1989, cette institution publique est l’un des symboles du savoir à Kankan. Située en plein centre-ville, à côté de la cathédrale Notre-Dame des Victoires et de la Paix, elle forme chaque année des centaines d’étudiants en Sociologie, Philosophie, Mathématiques ou encore en Droit.

Plusieurs personnalités politiques et culturelles du pays y ont fait leurs études.
• Le pont sur le fleuve Milo, une voie stratégique
Ce pont emblématique relie le centre-ville à des zones périphériques comme Kankan Koura, mais aussi à plusieurs villes du sud du pays et aux frontières ivoirienne et malienne. Par lui, transitent les visiteurs vers les villages d’illustres figures, comme Sanah, d’où est originaire le général Sékouba Konaté (ancien président de la transition en 2010), ou Komah, du général Mamadi Doumbouya (actuellement à la tête de la Guinée). Bien qu’il ne soit pas très bien entretenu, il symbolise néanmoins les stigmates du temps et du trafic intense.
• Hôtel Buffet de la Gare, un “chic” au centre-ville
Situé à quelques encablures de l’université et des grands marchés, l’Hôtel Buffet de la Gare est l’adresse de référence pour les officiels et les touristes. Doté de chambres modernes, de suites, d’une piscine et d’espaces verts, il affiche généralement complet.

Revenant sur le déroulement des activités de la Mamaya, il faut noter qu’en attendant l’achèvement de la nouvelle arène dédiée à cette manifestation culturelle, dans le quartier Aéroport — un chantier actuellement à l’arrêt —, c’est encore une fois le stade M'balou Mady Diakité qui accueillera les festivités de 2025, en présence, espèrent certains citoyens, du président de la transition, le général Mamadi Doumbouya, originaire de la ville de Kankan.
Michel Yaradouno