À la découverte des masques et outils des bagas, landouma, nalou et djöla

À la découverte des masques et outils des bagas, landouma, nalou et djöla

Découvrez au musée de Boké les masques, instruments et trésors culturels des communautés du nord-ouest de la Guinée, témoins d’une histoire vivante.

Le musée de Boké regorge d'histoires passionnantes. Dans les différentes pièces du riche endroit, se côtoient les patrimoines culturels des communautés sœurs du nord-ouest de la Guinée. Ce sont leurs masques et outils ! Là, l'histoire n'est pas oubliée, elle se perpétue. Pour mieux explorer la richesse culturelle de ces communautés, nous y avons effectué une visite. Dans ces locaux, construits en 1878, nous avons pu découvrir ces trésors inestimables que nous vous présentons dans cet article. 

Dans la salle des masques, le guide du jour nous a expliqué la signification de chacun de ces masques qui valsent entre le mystique et le fascinant. Voyageons ensemble pour découvrir ces richesses culturelles… 

Le trône des surveillants d'initiés

Représenté avec des bras et des jambes, ce trône à corps creux est celui dans lequel s'asseyaient les chefs des surveillants des initiés. La circoncision pour les hommes est un véritable changement d'étape dans la culture africaine.

Le Bansongni

Il s'agit du génie protecteur du rite initiatique. Il avait pour rôle de veiller à ce que tout se passe bien. Il est représenté par un masque effrayant de serpent à la verticale, avec un canari à sa queue. L'interprète de ce masque avait la charge de porter son message. 

Le Bloc de construction du fortin

Ce bloc de pierre rouge taillé dans la roche illustre les conditions de construction du fortin en 1878. En guise de ciment, les coquillages étaient mélangés à de l'argile. Cela permettrait de maintenir solidement les blocs de pierre entre eux.

La planche de repassage 

Il s'agit d'une planche en bois sculpté qui servait à repasser les habits des chefs. 

Le Krom 

Ce pilon magique enrobé dans une couche en paille, était utilisé par la communauté Landouma pour découvrir les coupables d'une forfaiture. On faisait des incantations sur le pilon et ce dernier allait chercher l'intéressé. 

Les célèbres masques du Nimba des Bagas

Le Nimba est sans nul doute le masque le plus célèbre de toute la Guinée. Il existe en différentes déclinaisons…. 

Masque D’MBA festif : avec des seins volumineux et tombants, il est considéré comme la déesse de la fécondation et de la fertilité par la communauté Baga. Selon notre guide, ce Ndimba est souvent sorti à l'arrivée des travaux champêtres pour une meilleure récolte.

Le masque D’MBA assis : c'est celui-ci qui restait dans les lieux sacrés, où tout le monde ne pouvait avoir accès. À défaut d'être introduit par les anciens. 

Le Sibondel

Ce masque Baga très coloré a pour rôle de superviser les cérémonies. Il veille à ce que personne ne vienne saboter la cérémonie à travers des actes occultes. 

Le Tandef 

Ce long tam-tam supportant des personnages est utilisé pour accompagner les initiés hommes et femmes. Ces cérémonies pouvaient durer plusieurs jours. Il est utilisé par plusieurs communautés. 

La Tabala 

Cette percussion au bruit lourd et puissant est un instrument assez lié aux mosquées. Elle était battue par des spécialistes, soit pour annoncer des nouvelles heureuses ou tristes. Dans les villages, les gens pouvaient interpréter les messages passés à travers la tabala. En plus des communautés susmentionnées, cet instrument est présent chez la plupart des communautés qui composent la population guinéenne.

Tambaningo ou le Sössönai

Ce masque au long cou et aux yeux clairs et globuleux représente le dieu protecteur des peuples landoumas.

Le Djindjouk

Il s'agit d'un masque de la communauté djöla. Ce masque fait sa prestation à l'occasion de grandes cérémonies. Au-delà du Djindjouk festif, un autre genre, cette fois-ci très dangereux, existe. Ce dernier n'apparaît que lorsqu'il y a des cérémonies d'initiation des jeunes. Ce masque est secret, car on ne découvre jamais ce qu'il y a à l'intérieur. 

Le Bamda : ce masque de la communauté Nalou a une forme de crocodile. Il a pour rôle de veiller sur les villages Nalou et il participe aux événements de réjouissance. 

Le Dabètte

Cet escabeau est utilisé par les guérisseuses dans les communautés Baga, Nalou, Landouma pour laver les personnes qui les sollicitent. Le Dabètte est souvent accompagné d'une calebasse qui contient les mixtures.

Les 3 toupets de la sagesse

Un vieillard avec trois toupets de cheveux sur la tête fait également partie du lot. Une histoire se cache derrière cette représentation. Celui d'un sage qui avait donné le droit de le tuer, à quiconque donnait la signification de sa coiffure. Le roi, qui entretenait une relation avec son épouse, poussa celle-ci à aller découvrir la réponse auprès du concerné. Ne pouvant résister aux caprices de son épouse, le vieillard lui confia le secret.

Le premier toupet signifie de ne jamais confier son secret à une femme, le deuxième, ne jamais défier un chef et le troisième, l'enfant d'autrui ne sera jamais le tien. Celle-ci alla révéler le secret à son amant, scellant ainsi l'existence de son époux. Le roi appela le lendemain une grande assemblée, il révéla les secrets. La mise à mort du vieillard fut annoncée, décrétée. Mais ce dernier demanda un dernier vœu, celui d'aller appeler son fils adoptif qui se trouvait au champ. Et comme il l'avait prédit, malgré l'urgence de la situation, ce dernier refusa d'obéir. Ainsi, les trois éléments étaient réunis. C'est ainsi que les villageois demandèrent la clémence, parce qu'à leur avis, il aurait beaucoup à leur apprendre. C'est ainsi qu'il fut élevé au rang de sage du village.

Cette Daba était utilisée par des communautés vers Koundara pour la culture de l'arachide.

Le Köffi : cet instrument est utilisé par les riziculteurs pour labourer. 

On peut aussi y retrouver des arcs et des flèches utilisés par les sofas, mais aussi les fusils chargeables de l'ère coloniale. 

Le xylophone 

Ce bois massif et creux servait pour faire passer des messages codés d'un village à un autre. Les initiés pouvaient faire lecture de chaque note jouée par leurs pairs.

 

A. Sylla