Route Cosa-Demoudoula : le calvaire sans fin des usagers du tronçon…

Route Cosa-Demoudoula : le calvaire sans fin des usagers du tronçon…

Le tronçon Cosa-Demoudoula, en banlieue de Conakry, est dans un état de dégradation alarmant : nids-de-poule, chaussée fissurée et circulation dangereuse. Usagers et riverains lancent un appel urgent aux autorités pour une réhabilitation durable.

Des nids-de-poule béants, un bitume fissuré, des bordures rongées par les ornières… le tronçon Cosa-Demoudoula, dans la haute banlieue de Conakry, ne ressemble plus à une voie de circulation, mais plutôt à un parcours d’obstacles ou du combattant. Automobilistes, cyclistes et riverains doivent composer quotidiennement avec un état de dégradation alarmant, qui suscite colère, inquiétude et un sentiment d’abandon croissant. Malgré des signalements répétés, aucune intervention durable n’a encore été entreprise par les autorités compétentes.

Une route délabrée et quasi impraticable

Ce qui n’était, au départ, que de petites fissures s’est progressivement transformé en nids-de-poule profonds. Aujourd’hui, le tronçon est dans un état de délabrement avancé, rendant la circulation difficile, voire dangereuse, quel que soit le moyen de transport utilisé.

Un désastre routier aux multiples conséquences

Avec les fortes pluies de la saison, le calvaire des usagers s’aggrave encore. Thierno Mamadou, transporteur sur ce tronçon devenu un véritable cauchemar, témoigne : « La route est complètement détruite, on ne peut même plus parler de voie de circulation. Cela fait des années que nous souffrons ici sans aucune intervention de l’État, surtout en saison des pluies. Nos pneus crèvent régulièrement, les suspensions des véhicules se détériorent à cause des nombreux nids-de-poule. On passe deux fois par semaine au garage pour réparer. Quand il pleut beaucoup, on est obligé de garer les véhicules, de peur que les moteurs ou les ventilateurs ne soient endommagés. En plus, les risques d’accident sont très élevés avec ces énormes trous remplis d’eau. Ce qu’on gagne part souvent dans les réparations. C’est vraiment pénible ».

Des initiatives locales pour pallier l’inaction de l’État

Depuis son ouverture à la circulation il y a une quinzaine d’années, cette voie stratégique et densément fréquentée n’a jamais bénéficié de travaux de réhabilitation. Les seules réparations effectuées sont à l’initiative du syndicat des transporteurs, avec des moyens très limités.

« Comme l’État ne réagit pas malgré nos nombreux cris de détresse, nous cotisons chaque année pour acheter du sable et du granite afin de boucher les plus gros trous et rendre la circulation un peu plus fluide. Mais cela ne reste qu’une solution temporaire. Il est urgent que les autorités nous viennent en aide. Sinon, dans quelques années, cette route sera totalement impraticable », alerte Mamadou Billo Sy Savané, chef de ligne du tronçon Cosa-Demoudoula.

Un appel pressant à l’intervention des autorités

Entre colère, fatigue et résignation, usagers et riverains lancent un appel solennel aux autorités publiques pour une réhabilitation rapide et durable de cet axe vital. Car pour les populations locales, la situation ne cesse d’empirer et risque de devenir insoutenable.

« Actuellement, même les piétons ont du mal à circuler sur cette route tant elle est délabrée. Il y a des trous partout, de l’eau stagnante de chaque côté. Les endroits censés être réservés aux piétons sont envahis par des motos et des véhicules qui cherchent à éviter les parties les plus endommagées de la chaussée. Cela nous oblige à marcher avec une extrême prudence, au risque d’être percutés par une moto ou renversés par une voiture. Il est temps que l’État pense à la réhabilitation de cette route, c’est un cas vraiment urgent », s’indigne Thierno Mamoudou Doumbouya, habitant de Demoudoula.

Combien de pneus crevés, de suspensions cassées ou de vies mises en danger faudra-t-il encore avant que l’État entende enfin le cri d’alarme des citoyens ? Le tronçon Cosa-Demoudoula n’a pas besoin de promesses, mais d’un véritable sursaut d’action. Car à ce rythme, ce ne sont pas seulement des routes qu’on laisse s’effondrer, mais la confiance même des citoyens en leurs institutions.

Morlaye Keïta