Distribution des cartes d’électeur à Conakry : « Il y a beaucoup d’engouement autour… »
À Conakry et ses environs, la distribution des cartes d’électeur se poursuit avec plus de 70% déjà retirées. Entre satisfactions et frustrations des citoyens.
À Conakry et ses environs, la distribution des cartes d’électeur se poursuit avec plus de 70% déjà retirées. Entre satisfactions et frustrations des citoyens.
Lancées le 6 septembre dernier sur toute l’étendue du territoire national, les opérations de distribution des cartes d’électeur se poursuivent à Conakry et dans sa périphérie.
Pour évaluer l’état d’avancement du processus, un contributeur d’IdimiJam.com s’est rendu dans quelques centres de distribution de la capitale. Si certains citoyens se réjouissent d’avoir retiré leur carte, d’autres dénoncent le manque de stratégie fiable pour faciliter la recherche.
Selon les responsables de distribution que nous avons interrogés, plus de 70% des cartes ont déjà été retirées par leurs propriétaires.
À Dixinn centre, Mohamed Soumaoro, habitant du quartier, a fini par retrouver sa carte après plusieurs minutes de recherche. Soulagé, il témoigne : « Je suis très content de l’avoir obtenue car le processus n’est pas simple. Pour l’avoir, il faut quitter son travail et venir la chercher. En plus, il faut patienter à l’arrivée. Malgré tout, je trouve que c’est bien organisé ici. Les agents se sont bien comportés avec moi. Avec cette carte, je compte d’abord voter le jour du scrutin. Ensuite, j’ai appris qu’elle pouvait aussi servir dans nos transactions bancaires et autres démarches ».
À l’inverse, Alseny Sylla, également de Dixinn, déplore de ne pas avoir trouvé la carte de sa mère après près d’une heure de recherche. « C’est un sentiment de désolation. J’ai laissé mes activités pour venir chercher la carte de ma maman, mais en vain. C’est une perte de temps et frustrant de rentrer les mains vides. Je ne sais même plus où la retrouver. Elle-même est allée au siège du quartier sans succès, c’est pourquoi elle m’a demandé de vérifier ici. Je trouve le système trop compliqué. Une méthode plus simple permettrait aux citoyens de récupérer leur carte sereinement », estime-t-il, avant d’ajouter : « Comme tout bon Guinéen, je suis heureux d’avoir obtenu la mienne. C’est un devoir citoyen d’aller voter. En plus du vote, c’est une pièce d’identité essentielle ».
Dans la commune de Sanoyah, Aminata Sangaré, présidente du centre de distribution du secteur marché, raconte son quotidien marqué par une forte affluence : « Depuis le début, certains parviennent à récupérer leur carte, mais d’autres ne trouvent pas la leur alors que c’est ici leur bureau de vote. Cela provoque de la frustration, certains rentrent directement, d’autres acceptent de revenir quelques jours plus tard. C’est une stratégie qui marche bien. Chaque matin, on constate un grand nombre de personnes. Pour ceux qui ne trouvent pas leur carte, nous conseillons soit d’essayer dans d’autres lieux de distribution, soit d’attendre le jour du vote pour vérifier dans leur bureau. Ici, nous avons 3 718 cartes. Du samedi 6 au mardi 9 septembre, nous en avons distribué 2 163, avec 1 555 encore disponibles. La centralisation des données d’aujourd’hui n’est pas encore faite ».
De son côté, Mohamed Lamine Cissé, président de la commission de distribution des cartes d’électeur à la maison des jeunes du km 36, affirme avoir atteint un taux de retrait de 70%. « L’engouement est réel. Au départ, nous étions débordés, mais nous avons mis en place une stratégie consistant à classer les cartes par ordre alphabétique pour accélérer la recherche. Les chefs de secteur se sont joints à nous pour aider les habitants à obtenir leur carte, sans avoir besoin de trop se déplacer. Ils ont d’abord mené des actions de sensibilisation et de mobilisation. Nous donnons la priorité aux personnes âgées, malades, en situation de handicap, ainsi qu’aux femmes allaitantes. Officiellement, nous travaillons de 8 h à 18 h, mais nous prolongeons parfois jusqu’à 19 h pour permettre au plus grand nombre de récupérer leur carte. Ici, nous gérons les cartes de 8 bureaux de vote répartis sur deux secteurs. Retirer sa carte, ce n’est pas pour quelqu’un d’autre, c’est pour exercer son droit de décision pour son pays. J’invite chacun à venir récupérer la sienne. Nous ne le faisons pas pour une autorité, mais pour nous-mêmes », assure-t-il.
Djenaba Diakité