4 questions à Papi Flex, le contorsionniste guinéen qui fait son entrée dans le Guinness World Records

Le 6 février 2025, à Milan en Italie, le contorsionniste guinéen Kemo Keita, alias Papi Flex, a accompli un exploit sans précédent. Il est devenu le tout premier détenteur d'un record mondial pour une performance de contorsion extrême : entrer dans trois boîtes en moins de 30 secondes. Cet honneur est désormais gravé dans l'édition 2025 du Guinness World Records.

En séjour en Guinée, la rédaction d’IdimiJam.com s’est entretenue avec lui. Interview…

Parlez-nous de votre record Guinness.

Le Guinness World Records est un événement qui se déroule chaque année en Europe, précisément à Milan. Chaque année, des spécialistes examinent tous les domaines et repèrent les personnes les plus fortes dans leur discipline. Ils analysent une performance, et si tu es bon, tu passes. Ils fixent des temps – que ce soit des minutes ou des secondes. Pour moi, le record était de 30 secondes. J'ai commencé à répéter pendant au moins quatre mois avant de venir pour la performance. Je l'ai fait, et je remercie la nature, car j'ai réussi en 26 secondes.

Quelle est votre spécialité ?

Je suis contorsionniste. Je ne sais pas comment on l'appelle ici en Guinée, mais nos mamans disent "souplesse" ou "Mihi Borohohi" qui signifie "une personne molle" en bon soussou. C'est une discipline qui fait partie du cirque moderne. À la base, je suis né hyperlaxe, et j'ai fréquenté une école de cirque où j'ai grandi au Stade du 28 septembre – peut-être que vos lecteurs connaissent, c'est là que j'ai été formé. Ensuite, j'ai voyagé dans plusieurs pays pour enrichir mon expérience. Le Guinness World Records m'a repéré après mes passages à la télé et le succès de mes vidéos. Ils m'ont proposé de m'introduire dans trois boîtes différentes en moins de 30 secondes, et ce, en marchant sur mes "quatre pieds" comme Spiderman. C'est un nouveau record. Par exemple, moi, je l'ai fait en moins de 30 secondes, en 26 secondes. C'est peut-être possible de le faire encore plus vite. Dans cinq ans, une autre personne pourrait peut-être le faire en 20 ou 15 secondes. Mais c'est un nouveau record qui n'avait jamais été établi, et il est tombé sur un Guinéen.

Quelle est la prochaine étape ?

J'ai plein de projets en Belgique. Je suis résident en Belgique, mais je travaille beaucoup aux États-Unis, à Miami. J'ambitionne de créer une école de cirque ici à Coyah en six mois ; je suis en train de travailler là-dessus. J'ai aussi ma propre maison que je construis juste à côté, à Coyah également. En Belgique aussi, je suis en train de mettre en place, avec une Belge, une compagnie de cirque pour essayer de créer quelque chose, un mélange entre l'Afrique et l'Europe. Elle est danseuse de base, et moi je suis artiste de cirque.

Un appel aux autorités du pays ?

Ceux qui sont ici ont vraiment besoin d'aide, qu'on crée des écoles de cirque et qu'on les soutienne… Moi, j'ai grandi ici dans l'école, c'était difficile, je n'avais pas vraiment reçu de soutien. Mais pourquoi pas la nouvelle génération ? Si elle a du soutien, elle peut faire beaucoup plus que moi. C'est l'appel que je peux lancer aux autorités guinéennes.